J'ai enfin débuté la lecture de "J'ai serré la main du Diable". Je dois dire que c'est vraiment passionnant! On m'avait dit que c'était aride, avec de la discussion sur la bureaucratie Onusienne et la paperasse requise. Il y a un peu de celà, c'est vrai, mais il y a aussi beaucoup des réflexions personelles du général Dallaire ainsi que de très intéressants chapitres sur son enfance, qui permettent non seulement de comprendre d'où il vient et ses valeurs, mais aussi une partie de la culture des Forces Armées Canadiennes. En tout cas, pour le moment, j'adore, y compris les parties jugées plus arides. Ça reste fascinant, c'est un monde dont on entends si peu parler. Mais je dois admettre que j'ai toujours aimé ce genre de livre. Quand j'étais jeune, mon père avait une biographie de Rommel qui m'avait hypnotisée et je dois admettre que c'est le premier livre qui y ressemble un peu que j'ai sous la main. Ça m'aura quand même pris plus de 15 ans pour trouver quelque chose qui me plaise autant, sinon plus.
Pour le moment, j'ai pas trouvé beaucoup de détails techniques sur les canons utilisés par les anglais et les français lors de la bataille des plaines d'Abraham, mais à ma grande surprise, entre deux canons, il y a de temps en temps de l'artillerie légère capturée aux allemands pendant la première guerre mondiale. Ça me donne le goût d'aller visiter la Citadelle, j'espère que j'aurai le temps.
En tout cas, pour revenir au livre du sénateur Dallaire, c'est pas facile d'encore une fois ignorer le sous-financement des Forces Armées Canadiennes. Si un jour j'ai plus d'économies que je ne peux placer en REER, c'est clair que c'est à eux que je fais un don déductible d'impôts: http://www.cfpsa.com/fr/psp/youth/communications/index_f.html Ou encore à un organisme humanitaire pas trop granole et soucieux de résultats concrets (non, concret n'égale pas dépassé...).
Pourquoi je lis ce roman? Évidemment, parceque ça m'intéresse beaucoup et qu'un peu comme le "Black Hawk Down" américain, je crois que c'est le Rwanda qui a réveillé le Canada aux complexités de la guerre idéologique moderne. Mais je le lis aussi pour des raisons égoïstes. Je dois jouer un personnage dans la prochaine partie de Delta Green, qui revient d'une mission de paix en Bosnie pour enquêter sur un charnier découvert au Québec. Outre la naïveté du personnage de vouloir "sauver le monde" que je pourrai aisément puiser dans ma maigre (pour le moment!) expérience de travailleur humanitaire, j'avais de la difficulté à intérioriser les effets de la découverte de telles atrocités. Je suis plus habitué à l'horreur très cérébrale, psychologique, de Lovecraft. Les expériences de M Dallaire représentent probablement le meilleur indicateur des réactions d'un homme normal. Ça m'offusque un peu tous ces gens qui le traitent de faible, sénile ou brisé. J'aurais aimé les voir à sa place.
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