Hier j'ai fait mes premiers sushis (crabe en canne, avocat et concombre) avec notre matériel emporté par une amie du Canada. C'était bien bon, mais ça m'a fait penser que je devrais discuter un peu des moeurs alimentaires du Burkina Faso. En plus, comme j'ai été placé sur le blogue culturel de l'alliance canado-burkinabée, faut que je fasse des efforts. Ou que je les convertisse aux miniatures.
Les habitudes alimentaires sont essentiellement liées à la condition sociale. Pas super politiquement correct, mais ici, la crise alimentaire (surtout par l'intermédiaire de "la vie chère") a un impact réel.
Les moins nantis mangent du tô avec de la sauce le soir. Le tô est une farine de millet mélangée avec de l'eau pour faire un genre de pain gélatineux. Durant la journée, ils grignottent des arachides, une banane et des préparations à base de feuilles d'arachide ou de feuilles de fèves. Surprenamment, et ça s'applique à tout le reste, il y a très peu de piment. Les condiments coûtent cher et c'est pas mal évacué de l'alimentation.
Quand les gens ont un peu plus d'argent, ils passent généralement au riz. Je vais peut-être me faire chicaner un peu pour ça, étant donné que le tô a une valeur nostalgique et quasi mythique, mais c'est comme ça. C'est généralement soit le riz gras (genre de riz pilaf un peu huileux) ou le riz sauce (du riz blanc thaïlandais avec une sauce).
Les sauces que je mentionne sont utilisées pour le tô comme pour le riz sauce. La plus populaire est la sauce arachide (pâte d'arachide non-sucrée), suivie de la sauce feuille (impossible à décrire). La sauce poisson, à base de poisson séché, est aussi bien populaire en saison. Plus marginales, on retrouve la sauce oignon et la sauce tomate, généralement plus populaires chez les étrangers.
Ceux avec un tout petit peu plus d'argent varient le menu de riz avec des spaghettis bolognèse ou encore du couscous. Des morceaux de viande complètent le tout. Soit du poulet grillé à l'ail ou des morceaux de mouton grillés avec des oignons et du piment en poudre. Pour ceux qui ne sont pas musulmans, le porc au four est très populaire. Le médecin a dit de pas toucher, mais bon... je suis humain et c'est très bon!
Sur le pouce, les gens mangent des sandwichs (foie, mouton ou oeuf), des patates douces bouillies, des oeufs durs, des patates douces frites ou le coupe-faim des vieux, la noix de kola. La soupe est aussi assez populaire pendant la saison froide pour ceux qui en ont les moyens, avec des classiques comme la soupe de peau de boeuf ou la soupe à la viande de boeuf. Pas encore essayé la soupe, moi j'ai pas très froid.
Les gens très riches (oui, il y en a, comme partout au monde) gardent en général le même menu, mais augmentent les portions, surtout au niveau de la viande. Le supplément monétaire va essentiellement sur les alcools. De la bière, du vin ou du whisky.
Dans le cas des coopérants (ben, on est une classe sociale avec autant d'organismes...) ça dépends toujours. Encore une fois, sans vouloir froisser, comme c'est un milieu très féminin, la viande n'est pas très populaire et les salades, les pâtes, les quiches ainsi que les riz sauces semblent être les repas de tous les jours, avec beaucoup de soupes aux légumes et pas mal de baguettes, qui sont heureusement bien bonnes. Les étrangers appréciant généralement le sucré, ils complètent avec des gâteaux aux bananes, à la mangue ou au chocolat.
Les repas de fêtes impliquent généralement un animal complet tué, bouilli puis rôti. Chez les moins riches, on tue un ou plusieurs poulets. Chez les chrétiens, on tue un cochon ou un mouton, chez les musulmans, c'est généralement un mouton ou une chèvre. Les très riches y vont carrément pour le boeuf. Dommage que ce soit trop cher pour moi, parceque ça doit faire tout un méchoui! La viande est servie avec du maïs éclaté, des beignets de crevettes et parfois avec des frites ou un riz gras.
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