dimanche 9 novembre 2008

Léo et figmentie

Vendredi, j'ai fait mon premier gros voyage à moto sans guide, me rendant à Léo, à la frontière du Ghana, pour le travail. C'est bien joli, mais 330Km pour l'aller-retour, pas certain que je vais faire ça souvent. C'est bien la moto, mais le bus reste plus confortable et plus économique pour les longues distances... Des amis parlaient d'aller au Ghana en moto (environ 1000Km), ils ont changés d'idées en voyant que pendant deux jours, j'ai eu de la misère à m'asseoir.

Ici, comme je le disais, l'harmattan a débuté. En gros, c'est comme un brouillard de micro-poussière qui est constamment en suspension sur Ouagadougou. Il y a aussi un petit vent, mais c'est surtout la poussière qu'on remarque car elle s'infiltre partout, y compris dans le nez. Il parait que souvent, les gens en développent de petits infections, genre perte de la voix. On nous a recommandés de se mettre du beurre de Karité dans les narines avant de se coucher, mais je sais pas, ça me semble un peu drastique.

Ce week-end, on acceuille à la maison une délégation de 6 coopérants venus pour le SIAO, alors je ne peux pas peindre. Le choix difficile entre hospitalité et figurines. Je vais en profiter pour parler de la joie de la figmentie. Ça peut paraître bizarre qu'un coopérant emporte des figurines à peindre comme loisir dans une contrée exotique aux milles mystères, mais faut écouter les explications.

Dans toutes les formations que j'ai eu sur le travail dans une autre culture, on dit qu'il faut s'emmener un hobby artistique. Parait que ça aide à pas devenir fou, les trucs créatifs. La majorité de mes collègues ont des chevalets et des toiles, de la laine de tricot ou des cossins pour faire des colliers de billes. Des trucs quand même assez volumineux (surtout les chevalets). Moi, avec les figurines, je peux combiner loisir artisanal avec mon hobby de wargamer. Puis avant que ce soit peint et convenablement empaqueté pour le retour, les figurines, ça ne prends pas de place. Tout ceux qui ont déjà passés une commande doivent comme moi être surpris du nombre de figurines bien compressées qui entrent dans une petite boîte. Ou bien tout ce qui peut sortir d'une grappe de plastique GW. Au retour, il y a plusieurs livres et une bonne partie de ma peinture que je vais léguer ou vendre dans le voisinage, question de libérer la place requise dans mes valises.

Ensuite, c'est aussi par expérience personelle que j'en ai découvert l'intérêt. Lors de mon premier mandat de coopérant au Pérou, j'avais emmené très peu de loisirs. Les Colons de Catane, et 10 cadiens, au cas. Les 10 premiers que j'ai peins en plus. Oui, c'était aussi un pays pleins de trucs à découvrir, mais en même temps, comme ici à Ouaga, on y était établis de façon permanente. Est-ce qu'on passe vraiment 7 soirs sur 7 en boîte, à boire de la bière, à discuter avec des locaux, à danser etc...? Bien sûr que non. Ce serait inhumain et surtout bien loin de la réalité de ces pays. Ce n'est pas vrai que les andins ou les africains passent tous les soirs de la semaine à danser. Après une dure journée de travail, comme nous, la grosse majorité souhaitent juste manger quelque chose et se reposer un peu avant la journée de travail de demain. Puis même s'il y avait des gens toujours disponibles pour nous divertir, ben... ça arrive que nous non plus ça ne nous tente pas. Qu'on ait pas envie de jaser et qu'on ait juste envie d'être un peu seuls et tranquilles pour décompresser. Rien de tel qu'une petite figurine, une tasse de thé et un peu de musique téléchargée pour faire le travail! Qu'on le veuille ou non, nous ne venons pas d'une société communautaristes et pour être bien, on a parfois besoin de se retrouver tuseul.

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