jeudi 13 août 2015

C'est qui, finalement, GW?

Je me demandais pourquoi, outre le thème, j'étais aussi enthousiaste pour Bolt Action. J'ai compris un peu plus en écoutant le Ghost Army podcast. Il y a une entrevue super intéressante avec Alessio Cavatore qui explique avoir écrit des règles simples, pas trop simulationistes. Rick Priestley est venu ensuite ajouter de la saveur au texte et une connaissance plus historique du sujet. Pour le développement du jeu, extensions, choix des modèles, ils ont eu l'aide d'Andy Chambers et des frères Perry... 

Les noms sont un indice. Finalement, c'était qui GW? Les concepteurs et sculpteurs des jeux qui m'ont fait tripper dans le passé ou bien les comptables qui les encadraient? GW aujourd'hui, c'est pas AoS, c'est la nébuleuse d'anciens collègues de travail qui se recroisent lors de contrats chez Warlord, Mantic et autres. Ils se croisent moins dans leurs contrats de jeux vidéos mais c'est un autre sujet. 


Juste pour mentionner que je ne cherche pas à donner de coups de pied à GW. La direction a choisi le marché des collectionneurs, qu'ils desservent très bien. Moi je suis un joueur de jeux de figurines, un autre marché, celui visé par Warlord, Corvus, Privateer. C'est une bonne décision corporative de la part de GW. Il y a une raison pourquoi le domaine des jeux de figurines est décrit comme une industrie de passionnés travaillant de leur Bungalow. Ce n'est pas le marché le plus payant. Est-ce que ça me dérange? Est-ce que je me sens obligé d'écouter Céline parceque c'est la chanteuse la plus populaire? Voilà, c'est dit, Céline Dion est le marin de l'espace du monde de la musique.


Pour revenir au sujet, on retrouve dans Bolt Action la même énergie créatrice, un peu brouillonne parfois, qu'il y avait à mes débuts dans 40K, circa 3e et 4e édition. Peut-être même le 40K avancé dont Andy Chambers avait parlé à l'époque du développement de la 5e, avant de partir faire Starship Trooper et des jeux vidéos. Ok, on retrouve aussi dans Bolt Action une partie des défauts liés au style des concepteurs. C'est moins pire qu'à Warhammer étant donné la similarité mécanique entre les nations, mais c'est indéniable que la liste d'armée a un rôle à jouer dans la victoire d'un joueur. Ce défaut (à mon sens, d'autres adorent) est probablement mitigé par un penchant "historique" des joueurs à tenter de donner un thème cohérent à leur armée (j'en reviens pas encore qu'il soit acceptable qu'une armée du chaos intègre les suivants de plus qu'un dieu). La clameur des fans à demander une 2e édition d'un jeu sortir en 2013 m'irrite aussi. Si les lance-flamme sont si efficaces, c'est probablement parceque c'est un jeu centré sur l'infanterie...

Mais dans l'ensemble, c'est impossible de ne pas ressentir la passion des acteurs derrière Bolt Action pour le sujet. Non seulement ils en mangent (dans le cas d'Osprey, difficile de dire le contraire), mais ils ont une certaine liberté au niveau des règles qu'ils n'avaient pas en travaillant pour un actionnaire. Warlord appartient en bonne partie à Rick Priestley. Il peut pas mal faire ce qui lui tente (même Gates of Antares...). C'est aussi le concepteur derrière la majorité des systèmes de GW, c'est donc difficile de l'accuser de s'auto-plagier. Il peut se permettre de prendre les éléments les plus réussis et les marier ensemble pour faire un jeu plus près de l'inspiration originale de 40K. Je vois dans Bolt Action un hybride entre les règles super élégantes d'Épic: Armageddon et le côté "pas de prise de tête" de 40K. Tu le vois mon gars avec un bazooka / PIAT ? Ben il va courir chaque tour et dans pas long, il va le faire sauter ton sale tank! Pas super réaliste, mais cinématique. C'est pour ça que je suis enthousiaste. Le joueur casual y trouve son compte, le modéliste y trouve son compte et le fan de films de guerre y trouve son compte. C'est pas prétentieux pour deux sous, il n'y a pas d’obsolescence planifiée, c'est bien fait et avec coeur. Juste du bonheur.

2 commentaires:

Francois Grothe a dit…

Et c'est quand même pas mal plus économique. Une boîte de 30-40 fantassins plastiques avec des options d'armes et tout pour le même prix qu'une boîte de 10 chez GW.

Autre chose amusante: Warlord Games ça donne WG, soit l'inverse de GW :p

Benoit Lescarbeau a dit…

C'est drôle quand même! J'ai relu une des rares entrevues de Rick Priestley sur RealmofChaos80s, mais il ne parle pas vraiment de sa motivation à partir Warlord Games...